Depuis les conséquences génocidaires de la « découverte » accidentelle du Nouveau Monde par Christophe Colomb, jusqu’aux empiètements toujours plus profonds des colonies israéliennes en Cisjordanie – 500 ans de colonialisme européen ont jeté une longue ombre sur ce monde. La colonisation, dans sa suprême arrogance, a découpé le globe selon la logique impériale de l’accumulation, en imposant des frontières artificielles sur des terres étrangères et en cherchant à subjuguer des populations indigènes réticentes par l’endoctrinement religieux et la force des armes. Mais malgré leur supériorité militaire, leur guerre idéologique et leur recours constant à la brutalité sauvage, les régimes coloniaux n’ont jamais réussi à écraser la volonté de riposte des populations colonisées. Et la raison en est simple. L’occupation engendre la résistance.
Les anarchistes, en particulier ceux d’entre nous qui n’ont jamais connu le tranchant de la colonisation, ont beaucoup à apprendre de ceux qui mènent cette résistance. Nous avons également un impératif de principe de nous aligner sur ceux qui sont confrontés à des formes aiguës de violence et de dépossession de l’État. À cette fin, cet épisode de Trouble s’inspire de deux exemples de lutte anticoloniale contemporaine – celle menée par les Palestiniens et les Mohawks de la Confédération Haudenosaunee contre leurs oppresseurs respectifs, les États coloniaux colons israéliens et canadiens, dans l’espoir d’en tirer des leçons et d’accroître notre capacité à produire une solidarité significative.