La prison est le fondement de l’autorité de l’État et le point d’ancrage des relations sociales capitalistes. C’est la menace de base qui nous contraint à accepter un régime quotidien d’exploitation et d’abus. C’est un sanctuaire du pouvoir et un monument à la futilité. Ce sont des caméras, des détecteurs de mouvement et des murs épais de béton épais, le tout enveloppé dans du fil de fer barbelé. Mais elle est aussi un lieu d’expérimentations psychologiques et disciplinaires. C’est un atelier de misère où l’on fait travailler des esclaves recyclés. C’est une séparation forcée qui déchire les familles et déchire les êtres chers. C’est le dernier arrêt merdique avant d’être déporté vers la vie que vous avez fuie. C’est un chantier tentaculaire, où les gardiens syndiqués gagnent leur vie en gardant des êtres humains en cage. C’est une capsule temporelle stérile, où des individus sont kidnappés dans le présent et jetés dans les limbes pendant des années.
Pour ceux qui sont à l’intérieur, la lutte contre les prisons est souvent une lutte pour la survie ; c’est une lutte constante pour préserver la dignité que vous pouvez avoir dans un endroit qui est conçu pour vous broyer. Pour ceux qui sont à l’extérieur, c’est une lutte pour briser les barrières de l’isolement institutionnel – qu’elles soient physiques, techniques ou bureaucratiques. C’est une bataille pour construire et maintenir des relations avec ceux que l’État voudrait vous faire oublier. Les prisons sont construites pour être des forteresses impénétrables. La lutte pour leur abolition est intimidante. Mais que vous soyez à l’intérieur ou à l’extérieur, leur maintien est un affront à la notion même de liberté… et qui exige de la résistance.
Avec des entretiens avec El Jones, Jackie Wang, Sean Swain, ‘Sylvie’ et ‘C’.
Pour plus d’informations sur la façon d’écrire aux prisonniers, consultez le kit ou cherchez le groupe Anarchist Black Cross le plus proche de chez vous.
Pour plus d’informations sur la prison pour migrants de Laval, consultez ce site.