La santé mentale dans toute sa complexité est un sujet qui touche à peu près tout le monde… et pourtant on en parle rarement. La capacité d’adaptation, enracinée dans un bien-être mental présumé, est répandue même dans les communautés qui luttent contre d’autres normes sociales oppressives telles que l’hétéro-patriarcat et le racisme institutionnalisé. Pour ceux d’entre nous qui souffrent de dépression, de psychose ou de toute autre forme de folie, nos luttes restent généralement invisibles et inaperçues jusqu’à ce qu’elles dégénèrent en véritable crise. Lorsque cela se produit, le potentiel coercitif massif de l’État est utilisé pour nous forcer à nous remettre dans le droit chemin. Si nous avons la chance d’échapper aux prisons et aux services psychologiques qui forment l’épée à double tranchant de la psychologie carcérale, nous sommes souvent traumatiséEs, lourdement médicamentéEs et susceptibles de devoir faire face à une nouvelle institutionnalisation plus tard.
Dans cet épisode de Trouble, SubMedia s’entretient avec des personnes qui s’opposent à cette réalité. Refusant d’accepter l’idée que le mal-être mental est le résultat de la chimie du cerveau d’une personne, ils reconnaissent au contraire la nature fondamentalement sociale et interconnectée des gens et de nos problèmes. Plutôt que de laisser les interventions rester le territoire des psychiatres et de la police, nos invités se réapproprient les traditions, expérimentent des collectifs d’autothérapie et construisent des relations ancrées dans les soins et la confiance qui forment les fondations résistantes si nécessaires aux communautés engagées dans la lutte.