Le 20 janvier 2017, à Washington DC, Donald Trump a prêté serment en tant que 45e président des États-Unis d’Amérique. Suite à son discours inaugural, alors que les plus hautes sphères de l’establishment politique américain se sont réunies sur le National Mall, à plusieurs pâtés de maisons de là, une émeute a éclaté. Un black bloc de plusieurs centaines de personnes faisait des ravages dans les rues. Ce bloc faisait partie de la marche anticapitaliste et antifasciste, un des éléments d’une journée de protestation plus large organisée sous l’égide de #DisruptJ20. Armée de bombes de peinture, de pieds-de-biche et de pierres, cette foule a brisé des vitres, affronté la police et redécoré une limousine qui allait finalement être mise au feu. La répression policière a été rapide. Au milieu du brouillard de poivre de Cayenne et des fumigènes, plus de 200 manifestantEs ont été encercléEs et arrêtéEs par la police.
Ainsi commença l’un des plus importants procès politiques de l’histoire récente. Dans le but de créer un précédent effrayant pour la résistance anti-Trump, le Département de la Justice américain a accusé 217 personnes de huit délits distincts, les menaçant de plus de 80 ans de prison. Dans sa croisade pour dépeindre le black bloc du J20 comme une gigantesque conspiration pro-émeute, le procureur fédéral Jennifer Kerkhoff a déposé des mandats pour saisir les données numériques des personnes, et a conclu une alliance avec des médias d’extrême droite discrédités qui colportent des preuves falsifiées. Face à ce réseau répressif du pouvoir d’État, les accusés du J20 ont répondu par une solidarité sans faille, établissant une nouvelle norme de défense politique à l’ère de Trump. Voici leur histoire…