Dans nos sociétés hyper-aliénées et saturées de médias, les luttes pour la libération collective sont trop souvent réduites à un concours d’idées. Plutôt que de lutter bec et ongles contre les conditions d’exploitation, d’oppression et de dévastation écologique, nous nous retrouvons souvent embourbés dans un cycle sans fin d’arguments, de critiques et de débats. Mais si la théorie peut et doit jouer un rôle important pour éclairer nos actions et aider à construire des relations basées sur la confiance et la compréhension mutuelle… au bout du compte, toute pratique significative d’autonomie collective exige la capacité de défendre réellement un territoire.
Bien qu’elles s’inspirent souvent les unes des autres, les luttes pour l’autonomie territoriale – si elles veulent réussir – doivent être fondées sur les réalités locales. Après tout… défendre un espace physique signifie se battre là où nous nous trouvons. Ainsi, la bataille pour défendre un centre social squatté dans un quartier urbain sera nécessairement très différente de celle menée par les défenseurs des terres indigènes contre l’empiètement des compagnies de pipelines sur leurs territoires. Mais bien que ces luttes puissent prendre des formes différentes, elles découlent d’une volonté commune de tracer une ligne dans le sable et de la défendre… quoi qu’il arrive.
Dans cet épisode de Trouble, SubMédia présente trois luttes de défense des terres en cours : le camp d’Unist’ot’en, situé sur les territoires non cédés de Wet’suwet’en, en Colombie-Britannique ; le mouvement des espaces autonomes à Ljubljana, en Slovénie et l’occupation d’éco-défense connue sous le nom de La ZAD, à Notre-Dame-des-Landes, en France.