Dans les villes du monde entier, les environnements urbains établis sont transformés selon les diktats du capital. La gentrification détruit le tissu social des quartiers ouvriers et racialisés, déplaçant les résidents de longue date pour faire place à une nouvelle classe de professionnels ascendants, souvent blancs, qui considèrent souvent la riche histoire locale des espaces où ils s’installent comme un attrait de marque kitsch. Le choc culturel qui se produit entre les membres de la communauté établie et ces nouveaux arrivants est souvent considéré comme la première ligne des luttes autour de l’embourgeoisement ; une querelle entre les clients d’un magasin de roti local et ceux d’un nouveau pub de bière artisanale ; ou une bataille entre les copropriétaires de NIMBY et les bénéficiaires d’une agence locale de services sociaux.
Mais si cette tension est bien réelle, elle n’est que la partie émergée de l’iceberg. La gentrification est un processus systématique, facilité par les gouvernements nationaux, régionaux et locaux et financé par d’énormes institutions financières gérant des portefeuilles de plusieurs milliards de dollars. C’est une lutte des classes qui se joue dans l’espace physique, avec toutes les complexités et les contradictions que cela implique.
Dans cet épisode de Trouble, le premier d’une série en deux parties, SubMedia analyse la gentrification en tant que processus de développement urbain capitaliste, en regardant de plus près comment elle se déroule dans trois mégapoles : Toronto, la Nouvelle-Orléans et Istanbul.